11/22/2006

Dans un journal, un enfant de 9 ans, le deuil, une vie.


Ce matin, le café à la main, entre faire les sandwichs, aider Émile avec le gel dans ses cheveux, et préparer mon sac de gym (faire sur que j'ai bien assorti mes dessous et que j'ai bien des bas propres ET pareils!).
Je jette un oeil discret sur mon petit philosphe de 9 ans. Marion écrit dans son journal. J'apperçois la première ligne. "Cher papa, ça fais longtemps que je ne t'ai pas écrit, je m'ennuie de toi, ...".

Je fais semblant de rien. Me dis ok, inspire, expire, il est là. Il a l'air serein, pas angoissé du tout. Il écrit devant tout le monde, pas en cachette, il ne pleure pas.

Et grâce à
Phillipe-A et Martyne, ...Et surtout de toi, mon beau garçon, si fort, si grand, qui à travers tes yeux grand ouverts d'enfant sait saisir l'essentiel et le bonheur avec apétit. Tu le sais, le manque, l'absence, l'impression de chercher un regard, une main tendue, et de voir ton petit frère chercher avec toi. Vous êtes beaux a voir mes grands garçons, à vous creer votre petite micro famille du "Nous-on-a-perdu-notre-papa-mais-une-chance-qu'on-s'a". Je parle de tout ça se matin. J'ose ouvrir, un peu plus cette parenthèse.

Ça fais deux ans. Deux ans maintenant que Stéphane a décidé de tirer un trait sur sa souffrance.

Il n'a jamais accepter sa maladie, il a fait de ses voix dans sa tête sa vie, son univers.

Je ne veux pas trop parler de sa maladie, la skizophrénie est encore si méconnue, si tabou, et moi, simple femme, je ne sais pas quoi en penser encore, malgré toute les formations reçues et-ou donnée à mon travail, ailleurs...Ses voix dans sa tête, (dans toutes ces têtes) qui suis-je pour dire ce que c'est et pourquoi elles y étaient ?
Et puis, qui sommes nous a penser que, en aimant la vie tout va mieux. (Elle est chiante la vie, et malheureusement elle ne fait pas de cadeau, elle rentre dedans à coup de cheval de troie et de bélier, elle sait très bien faire des noeuds au ventre des plus glorieux, et mettre à feu et à sang les plus corriaces combattant.

Qui suis-je ?

Alors, en marchant vers le gym, je pensais à tout ça. À vlà deux ans, au soulagement ressenti lors de la confirmation du décès, oui, j'étais soulagé, je portais sur mes épaule son goût de vivre en cataplasme, au cas, où, qu'il referait une autre crise, celle-ci il me l'avait cachée. Juste un détour à chacun de ses amis, avec un cadeau et une bonne parole pour chaque.

À moi rien.

Juste une lettre dans ma boîte au lettre, me dictant de bien prendre soin des enfants, de prendre une gardienne des fois, que ça me ferais du bien, de faire de la dicipline, il me disais tu es forte Manon, tu es capable, il parlait d'amour. Disait je suis fatigué de SOUFFRIR. souffrir. fatigué. Juste fatigué.

Et vlan din dent !! Moi je suis forte, moi je ne dois pas être fatigué.

J'ai arêter de fumer, commencer l'entrainement au gym, essayer d'aimer et d'être aimer. De creer un un espace à mieux pour mes enfants, malgré le choc, malgré le manque. malgré la culpabilité. qui reste. oui. la culpabilité. Je ne veux pas trop en parler de ce sentiment. pas maintenant.

C'est de Marion que je voulais parler, marion, 9 ans, marion qui philosophe du haut de ses 9 ans, Marion qui vit avec le manque, Marion qui écrit son journal, pour continuer de parler à papa. malgré tout.

Marion est fière que sa maman fais de la poésie, qu'elle travaille sur un receuil.
Maman elle, est fière de voir que fiston fais de même.
Parce que je sais que l'écriture me sauve la vie.

À chaque jour, parce que vivre c'est pas juste aimer la vie, se serais trop simple. C'est aussi, marcher funambule sur une corde raide, parce que l'on ne sait jamais de quoi sera fait demain, et ce même si tu t'achêtes une grosse maison, que tu te maries pis que tu as la plus grosse tondeuse à gazon.

Non.

Vivre. C'est juste vivre.



Marcher funambulle. Apprendre à savoir le faire. Le plus possible.

Vivre dans l'ambiguité. Savoir le faire, sans ce perdre.

Se trouver et se garder à soi. Précieusement.

Marion terminait ainsi (oui, j'ai lu la fin après son départ pour l'école, juste avant le mien pour le gym).

"Il disait, Papa, on a déménagés, je me suis fais des amis et j'espère avec une console de jeu à Noël et le cd des 3 accords je t'aime papa."

Je sais que ton papa t'aime beaucoup aussi Marion.
Il me l'a dit.

Y a le malaise de vivre, y à ceux qui s'en sorte, apprenne à mieux vivre, et y à ceux qui font le geste, qui en finissent, et y à ceux qui restent. Qui doivent apprendre pour ceux qui ont tiré le trait. Y a la culpabilité, le lot de quesitons, y a aussi les enfants. La vie. Et pour eux, j'ai pas encore dit le mot. Pas encore. Peut-être que je ne dirais jamais. Vaux mieux ça que les laisser vivre cette culpabilité qui me ronge moi. Vaux mieux les laisser croire à la maladie. Parce que s'en ais une maladie.

Pour tout les Marion du monde. Ton papa et ta maman t'aime.

15 commentaires:

Doparano a dit…

Quel beau message Manon. Ton fils est un grand homme d'arriver à vivre tout ça comme un homme.

Et toi t,es ma femme de l'année.

Bisous xxxx

Anonyme a dit…

vivre, juste vivre... forte, pas forte, on vit, on respire, on s'inspire... d'eux, de nous. on peut s'accoter sur une épaule des fois, c'est correct. sur un coeur aussi. je t'aime.

Unknown a dit…

WOW!
J'en ai les larmes au yeux.
Quel beau billet!

Anonyme a dit…

Être forte. Être brave. Être solide. Être grande. Être souriante. Être aidante. Être maternelle. Être jolie. Être maman, et papa, et amie, et aidante. Être tout ça, dans un seul corps, avec une seule âme, deux seuls yeux. C'est difficile. C'est beaucoup. C'est rare. C'est précieux.
Marion, il est génial. Parce que Manon, elle est géniale.
Difficile, de tenter de reprendre son souffle quand une petite pause indique la fin d'un univers. Difficile de marcher léger quand on a autant de bagage à traîner.
Je te comprends.
Et te souris. Large de même.
:-)

Manon dans sa bulle a dit…

* Do, je vais finir par te demander de me sculpter un trophé. Merci xx

* Love-soeur s'étendre sur un duvet. moi aussi t'aime xxx

*Lp. j'avais les larmes qui roulaient sur le clavier hier en écrivant, merci xx

Manon dans sa bulle a dit…

Martyne. merci, ton sourire, ta générosité. je les mets aussi dans mon bagage! c'est un genre de mélange montagnais de noix et de fruits séchées pour les grandes randonnées de la vie. xx

Anonyme a dit…

Tellement grand
J'ai lu tes mots, ton coeur avec le mien (de maman et d'amie)
Marcher funambule..Ce paragraphe comme une caresse ds mes cheveux, une dose de bleu sur mon ciel nuageux.
je taime gros xx

Anonyme a dit…

Jesus Fucking Christ, Manon. Tu me fais tout le temps pleurer. Je conscientisais là dessus ce matin de mon côté - nos amours, nos trésors. Il faut les saisirs car ils sont fébriles, comme le fil du funambule qui lui coupe les pieds tout en l'élevant plus haut que la foule. Bisous.

Manon dans sa bulle a dit…

Di ma très chère amie. Près de moi coeur aussi. Toi. Les mots, les enfants. Nous sommes. xxx

Maman-Meth. Quel bonheur, quelle joie, à travers nos larmes to sea a raibow. Hope qu'y aura un peau en dessous. T'aime toi xx

Manon dans sa bulle a dit…

METH EST REVENUE HOUOHOUHOUAHOUAHOUA.

:P

Anonyme a dit…

Yo!

Pourquoi moi? a dit…

Ton billet résonne en moi, il touche tant d'émotions.

Vivre. Juste vivre. Tu le fais magnifiquement, tu sais.

Anonyme a dit…

T'es une sacré femme. t'aim ♥ et larme

Manon dans sa bulle a dit…

* Meth sexy dans la lingerie xx

* Pourquoi moi. Merci I'm trying to be s must in magnifiscience !!

* Minj. T'aime aussi, soleil et Bisou sur joue !

Cris a dit…

Tes textes sont emplis de force, merci de les partager.
Merci à la Toile aussi qui de blog en blog, me permet de belles découvertes.